LE TRAITEMENT MEDIATIQUE DU VIRUS A H1N1

, par Emilie et Hélène

Comment les différents médias s’approprient-ils l’information officielle ?

Lemonde.fr le 1er décembre

L’information ministérielle

Le site de l’OMS présente des informations objectives et détaillées, sans polémique. En étudiant différents sites gouvernementaux francophones, on constate que l’appropriation de ces informations par ces médias ministériels, n’est pas toujours aussi neutre.
Si l’on compare les campagnes de vaccination en ligne, proposées sur les sites gouvernementaux du Québec, du Luxembourg et de la France, on constate une différence d’approche susceptible d’influencer non seulement le traitement médiatique de l’information, mais également sa réception auprès du grand public.
Ainsi, le site du Ministère de la santé luxembourgeois place-t-il en première page de son édition en ligne du 17 novembre, le deuxième décès lié à la grippe dans le pays. Sur cette même page d’accueil figure très visiblement le numéro du service d’urgence. La présentation de ces informations liée au virus H1N1 semble donc cibler l’urgence et la gravité, et semble propice à développer un sentiment d’inquiétude chez le lecteur.
Le site ministériel « Santé et services sociaux du Québec » propose une information plus neutre à travers une page d’actualité plus générale. Les titres des articles sont plutôt informatifs et la présentation rassurante de ces informations pratiques semble avant tout destinée à informer.
Le site français du Ministère de la Santé publique affiche à la Une la photo de la Ministre de la santé, Roselyne Bachelot, très souriante, en train de se faire vacciner. Le petit texte de légende adopte un ton journalistique volontairement léger pour présenter le lancement de la vaccination comme un événement marquant et positif. Les autres informations restent concises. Cette présentation se veut clairement rassurante et cherche à influencer positivement l’opinion publique face à la vaccination.

L’information relayée dans les médias

La campagne de vaccination est, à l’heure actuelle, en pleine expansion ; le rôle des médias dans cette évolution n’est pas anodin. Cependant, si l’on s’intéresse à la façon dont les médias, et notamment la presse en ligne relaient les informations officielles, on s’aperçoit qu’elle tend à influencer grandement notre prise de décision quant à une éventuelle vaccination.
Le 17 novembre 2009, alors que le site de l’OMS s’intéresse à la façon de vacciner la population (nombre de doses, quelles sont les personnes concernées...) ainsi qu’à l’évolution de la maladie, les sites de journaux en ligne tels que Les Echos, Le Point.fr, et le Monde.fr, ne s’intéressent qu’à un événement : L’autorisation du vaccin sans adjuvant élaboré par Sanofi. Pour ces sites de presse, cet élément est mis en avant dés le titre et ils en font leur approche unique de la pandémie.
Viennent ensuite les débats autours des personnes qui seront vaccinées en priorités : Les bébés de moins de 6 mois, les femmes enceintes, et les personnes les plus exposées aux risques de contracter la Grippe A H1N1, c’est-à-dire les immunodéprimés. Cependant, selon les sites de presse précédemment cités, ces informations sont données avec plus ou moins de précisions. De même, certains sites évoquent le problème des doses à administrer, alors que d’autres ne l’évoquent que très rapidement. Tous ne donnent pas le même nombre de doses nécessaires. Par exemple, le site des Echos dit « Les essais cliniques de ce quatrième vaccin contre la grippe H1N1 (après ceux de GSK, Novartis et Baxter) confirment qu’une seule injection sera suffisante dans la majorité des cas. », alors que Le Point.fr déclare : « Reste la question du nombre de doses. … une ou deux doses pourront être utilisées en fonction des différentes classes d’âge ». L’un affirme alors que l’autre évoque certaines possibilités ; le ton employé est différent, ce qui donnera lieu à des interprétations toutes aussi différentes.
Dans ces différents sites d’informations, si les informations se rejoignent parfois, il parait évident que tous ne relaient pas les événements de la même façon. Se rajoute à cela le fait que les médias s’emparent d’un élément d’un événement et en font une « information » à part entière. On constate ici que l’instantanéité d’un fait est privilégiée à une information plus générale et qui s’inscrirait dans le temps de façon durable telle que l’évolution de la pandémie, les expériences et les conséquences d’une telle vaccination et qui serait plus utile à la population pour une prise de décision quant à cette vaccination si controversée.

Sources :

- Site de l’OMS
- Ministère de la santé luxembourgeois
- Ministère du Québec :
- Ministère français de la santé
- Les Echos.fr
- Site Lepoint.fr
- Le site du Monde.fr