Quelle est la trace aujourd’hui sur le web gratuit des incidents du Tricastin de juillet dernier ? 

, par Cyril B.

Ce n’est pas un jeu de mot que de dire que le débat autour du nucléaire en France est un débat... explosif. Si les avis sont tranchés de part et d’autres des différents acteurs, des problèmes liés au parc national ou mondial sont toujours l’occasion de discussions passionnées dans l’ensemble de la société. Les médias jouent en cela bien évidemment un rôle primordial. Que reste-t-il aujourd’hui de cet événement dans ce « Â meta-média  » qu’est le Web ?

Et d’abord par où commencer la recherche ? Les portes d’entrée possibles sont multiples, les choix subjectifs. Il s’agit là d’un itinéraire de recherche possible dans les méandres du Réseau, parmi d’autres.
Avant tout, on peut se demander si les événements continuent aujourd’hui de faire parler d’eux dans l’actualité. Pour vérifier cela, un outil de recherche comme Google Actualités , qui permet d’accéder au contenu le plus récent de plusieurs centaines de médias en ligne, est un passage intéressant. Parmi les premiers résultats à notre requête, Altermonde-sans-frontière , site altermondialiste, reprend un billet d’ Acrimed (un collectif d’intellectuels et de journalistes analysant sur le Net le traitement de l’information dans les médias) daté du 25 novembre, et qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, « épingle » la tendance des médias au catastrophisme en matière de nucléaire. Est en effet analysé un dossier du mensuel Capital , qui après les incidents récents du Tricastin, a enquêté sur le nucléaire en France (dossier non retrouvé) et en tire des conséquences alarmistes. C’est effectivement une direction que peuvent prendre les médias que de tomber après coup dans la peur phobique. Un autre média en ligne, l’Usine nouvelle (information économique), deuxième résultat à notre recherche, nous apprend l’existence d’un autre incident sur le même site, mais moins médiatisé, le 8 septembre, et l’analyse avec le passif de l’incident de juillet.

Les incidents nucléaires, même mineurs, on le comprend aisément, frappent et inquiètent l’opinion publique, et sont toujours sources de discussion, de débats de société. La blogosphère, composée notamment de citoyens utilisant les outils de communication numériques pour s’exprimer, ou d’associations trouvant là un moyen de se faire entendre et de mobiliser, est un bon reflet de cette opinion publique. Depuis juillet, comment a-t-elle réagi aux événements qui ont eu lieu à la centrale du Tricastin ? L’agrégateur Wikio donne accès à une foule de blogs, de sites associatifs et de « médias citoyens ». Les articles les plus récents sont privilégiés. Dans un billet intitulé Tchernobyl-en-Tricastin, l’auteur du blog les aliboffis (blog hébergé sur le site du Nouvel Observateur ), liste les différents incidents récents liés à des centrales nucléaires. Il insiste particulièrement sur le Tricastin et les incidents de cet été, en analyse brièvement les éléments techniques qui en accentuent la dangerosité, en reprenant largement les termes du communiqué de presse de septembre de l’association militante Sortir du nucléaire .

Le Web est un média réactif, ou la publication se fait de façon simple et rapide. Il peut ainsi être utilisé comme un formidable outil pour donner à comprendre, analyser l’actualité. C’est souvent ce que permettent les dossiers thématiques. Les incidents du Tricastin sont aussi une occasion pour mieux comprendre les questions liées au nucléaire ; y a-t-il sur le sujet de tels dossiers ? En tous les cas, il ne sont pas très visibles. L’association militante Sortir du nucléaire a mis en ligne à partir du cas du Tricastin un « dossier d’actualité », intitulé : « Tricastin, danger nucléaire », accompagné d’une revue de presse, et d’une sélection audio-visuelle du traitement des incidents dans différents médias.

Au delà de l’analyse des faits, ce type d’incident doit être l’occasion d’une réflexion citoyenne sur la politique énergétique et ses implications. Le Web, média permettant la diffusion rapide des informations, mais aussi l’expression de toutes les voix du débat et s’affirmant également comme espace de réflexion et d’analyse, peut y aider.

La centrale nucléaire du Tricastin
Les cheminées de la centrale nucléaire EDF du Tricastin dans la Drôme © HIELY Cyril / MAXPPP