Le feuilleton du PS tient aussi la presse hispanophone en haleine

, par Nadège Mazeran

Les élections du nouveau secretaire général du Parti socialiste français font la une des journaux en France ce mardi 25 novembre. Martine Aubry semble l’emporter de 42 voix, tandis que Ségolène Royal conteste les résultats et réclame de nouvelles élections. A l’heure où une Commission analyse les résultats du vote, on peut se demander quel est le retentissement de ce duel à l’étranger. Nos voisins plus ou moins lointains de culture hispaniste s’intéressent-ils à cette actualité franco-française et comprennent-ils quelque chose à cet affrontement fraticide ?

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Ségolène Royal (photographies des articles de El Pais et El Mundo)
AFP
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Martine Aubry (illustration dans El Tiempo)
AFP

A l’analyse des principaux quotidiens de langue espagnole présents sur internet que sont El Pais et El Mundo (Espagne), Pagina 12 (Argentine) et El Tiempo (Colombie), il apparaît que ce 25 novembre, à l’heure où sont attendus les résultats officiels, les élections au PS sont relativement bien suivies. El Pais, El Mundo et El Tiempo y consacrent un article dans l’édition du jour, relatant de près les péripéties de l’événement, tandis que Pagina 12 a figé l’actualité au dimanche 23 novembre, à une heure où les jeux semblaient faits puisqu’il titre : « Martine le gano a Ségolène » (Martine a gagné Ségolène). Si cette actualité s’adresse à un public motivé dans El Pais et El Tiempo (Rubrique Monde ou International, sous-rubrique Europe), il est placé en une dans El Mundo, bien que traité brièvement.
On observe que ces articles donnent une part importante au factuel, riche en retournements de situation. Toutefois El Pais et El Tiempo délivrent une analyse politique fouillée des faits. El Pais, quotidien institutionnel en Espagne à l’instar du Monde en France, consacre un long article à l’événement, comprenant une analyse politique des enjeux de l’élection, ainsi qu’un dossier consacré à Ségolène Royal (personnage médiatique jusqu’en Espagne), et le point de vue de J.M. Colombani, édito traduit pour El Pais. Ce dernier document constitue un élément d’information de poids, puisqu’il délivre une analyse de la situation « de l’intérieur », par un spécialiste français de la politique française. El Tiempo soigne aussi cette actualité, traitée par un correspondant à Paris, qui cite l’expert de la politique française Pascal Perrinau (Cevipof).

L’intérêt pour ces élections est réel dans la presse hispanophone, bien que décroissant avec la distance. L’analyse est d’abord factuelle, mais aussi politique. On observe aussi l’exploitation de la dimension « people » du personnage de Ségolène Royal, sur qui se focalise l’attention à travers des photographies et des dossiers qui lui sont consacrés. Celle-ci est toujours représentée seule, tandis que Martine Aubry est représentée avec d’autres militants, semblant avoir une vision moins personnalisée et plus collective de la politique.